APPARITIONS DE L'ILE BOUCHARD 1947 (8)

APPARITIONS  DE  L'ILE  BOUCHARD  -  1947  (8)  

 

PAS DE NOTRE PERE ? 

 

Le samedi 13 décembre, dès midi, la foule arrive à pleines rues vers l?église et s?y engouffre. Environ cinq 

cents personnes remplissent le sanctuaire.  Un peu avant 13 heures, les enfants arrivent. Puis la Sainte Vierge, 

qui prend l?initiative de la prière : 

 

« Chantez le "JE VOUS SALUE MARIE" : » 

 

Les enfants chantent, « pour faire plaisir à la Dame », puis la Dame leur fait signe de réciter leur chapelet. 

 

« Commencez tout de suite par les "JE VOUS SALUE MARIE " » , dit-elle. 

 

Et le NOTRE PÈRE ? Pas de NOTRE PÈRE ! Comme si la Sainte Vierge prenait la place du Bon Dieu ! 

Mais, précisément, c?est cela. Comme à La Salette en 1846, cent ans auparavant : 

 

« Je vous ai donné six jours pour travailler, avait-elle dit, Je me suis réservé le septième et on ne veut 

pas Me l?accorder. » [   ] 

 

Les enfants récitent dix AVE suivis de l?invocation, et interrogent la Dame du regard pour savoir s?il faut 

s?arrêter, mais elle leur dit : 

 

« Continuez  les "JE VOUS SALUE MARIE". » 

 

C?est ainsi qu?elles récitent cinq dizaines d?AVE, sans PATER ni GLORIA, mais entrecoupés à chaque 

dizaine par l?invocation 

 

"Ô MARIE CONÇUE SANS PÉCHÉ   " 

 

Puis Nicole Robin, sur le désir de s”ur Saint-Léon de la Croix, demande tout bas : 

 

« Madame, quand on fera la grotte, faudra-t-il laisser l?autel qui est à côté ? 

 

- Oui, laissez l?autel à côté. » 

 

Jacqueline qui a dans sa main une gerbe d?”illets, offerte par une personne de la paroisse pour être présentée 

 

à la Dame, dit : 

 

« Madame, je vous offre ces fleurs. 

 

La Dame bénit les fleurs et Jacqueline murmure : 

 

- Oh ! merci. 

 

La Dame demande alors : 

 

- Est-ce que vous me construirez une grotte ? 

- Oui, Madame, nous vous la construirons. 

 

La Dame sourit à cette réponse et dit : 

 

- Je reviendrai demain pour la dernière fois. » 

 

Sur ces mots, elle disparaît. L?apparition a duré vingt-cinq minutes. Si la Sainte Vierge insiste tant pour avoir 

"sa" grotte, c?est peut-être parce qu?elle sait que les hommes sont lents à satisfaire ses demandes : la statue 

de la Vierge au globe et l?ouverture de la chapelle de la rue du Bac, la dévotion des cinq premiers samedis du 

mois à Fatima    

 

MAGNIFICAT ! 

 

Dimanche 14 décembre. Dès la fin de la grand-messe, la foule envahit l?église. Plusieurs familles qui ont 

assisté à la messe ne retournent pas chez elles pour déjeuner, de peur de ne plus trouver ensuite de place. 

La foule grossit de plus en plus. Bientôt il n?y a plus une place à prendre, bien qu?on ait enlevé une partie des 

chaises. La chaire, la tribune, sont pleines. Des grappes humaines s?attachent, s?accrochent aux piliers de 

l?église. Des échafaudages les plus hétéroclites s?élèvent, des gens apportent des échelles doubles qui sont 

aussitôt garnies jusqu?au faîte. Il y a là plus de deux mille personnes, sans compter celles qui n?ont pu entrer. 

 

Toute cette foule est néanmoins disciplinée et récite, sans interruption, quatre chapelets. 

 

Peu avant 13 heures, les quatre fillettes, les bras chargés de fleurs magnifiques, s?avancent, non sans peine, 

jusqu?à l?autel de la Sainte Vierge et s?agenouillent, séparées les unes des autres. Bientôt l?apparition se 

manifeste, plus belle que jamais. La récitation du chapelet par les voyantes, à l?initiative de la Dame, sera 

ponctuée à chaque dizaine d?une parole significative de la Sainte Vierge. Ainsi, après la première dizaine, 

Jacqueline lit un papier préparé par le Curé : 

 

« Madame, nous vous demandons de bénir Monseigneur l?Archevêque, ses vingt-cinq années d?épiscopat, 

Mgr l?Évêque de Blois, les deux paroisses, les écoles libres, la mission du Carême, les prêtres du doyenné et 

de donner des prêtres à la Touraine. » 

 

Déjà la lancinante question des vocations ! La Dame regarde les enfants, et eux la regardent en silence, puis la 

Dame incline la tête en signe d?assentiment. 

 

Alors, les fillettes se lèvent et, sans quitter leurs places, offrent les fleurs qu?elles portent sur leurs bras. 

« Madame, nous vous offrons ces fleurs. » 

 

La Dame est souriante mais ne répond rien. Alors Jacqueline insiste : « Prenez-les. » 

Nouveau silence. La Dame continue de sourire. 

 

« Embrassez-les, supplie Jacqueline. Alors la Dame répond enfin : 

- Je les embrasserai mais je ne veux pas les prendre. Vous les emporterez. » 

Et la Dame leur ayant fait signe d?approcher, les enfants viennent à ses pieds et Jacqueline présente 

successivement sa gerbe de fleurs et celles des trois autres fillettes. La Dame embrasse les fleurs et dit : 

 

« Continuez le chapelet. » 

 

Les enfants reviennent à leurs places et récitent la seconde dizaine. La Dame et l?ange s?unissent à la prière 

jusqu?aux mots : "Sainte Marie   " Jacqueline sort alors un second papier, préparé par une s”ur : 

 

- Madame, que faut-il faire pour consoler Notre-Seigneur de la peine que lui causent les pécheurs ? 

- Il faut prier et faire des sacrifices. » 

 

La troisième dizaine est suivie des invocations. 

Ô Madame, demande Jacqueline, je vous en supplie, donnez-nous une preuve de votre présence ! 

 

- Avant de partir, j?enverrai un vif rayon de soleil, répond la Dame, qui ajoute : Dites à la foule qu?elle 

chante le MAGNIFICAT. » 

 

Pendant ce chant, la beauté de la Sainte Vierge tournant les yeux vers le Ciel est telle, qu?elle ravit à jamais le 

c”ur des enfants. Elle a de quoi être heureuse : le danger que courait la France est écarté, sa prière a été 

exaucée. Le chapelet reprend. À la fin de la quatrième dizaine, la Dame demande qu?on lui chante encore le 

 

"JE VOUS SALUE MARIE ". Puis, elle ajoute : 

 

- Priez-vous pour les pécheurs ? 

- Oui, répondent les quatre enfants ensemble. 

 

- Récitez une dizaine de chapelet les bras en croix ! » 

 

Alors, avec un ensemble parfait, les enfants mettent leurs bras en croix. Sans hésitation ni respect humain, la 

foule fait de même. Beaucoup n?avaient pas prié depuis de nombreuses années et certains ont des larmes dans 

les yeux. La cinquième dizaine achevée, la Dame dit : 

 

« Allez-vous construire la grotte ? 

- Oui, oui, nous allons la construire. » 

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