DESCENDUE DU CIEL AVEC SON CORPS 
 
 
Le pape Pie XII se préparait à définir solennellement le dogme de l?Assomption de la Très Sainte 
 
Vierge, montée au Ciel avec son corps. 
 
 
Comme c?était un sujet d?ardentes controverses dans l?Église, le Pape allait devoir faire appel à son 
 
magistère solennel et infaillible. Eh bien, à L?Île-Bouchard, la Reine du Ciel a voulu manifester d?avance la 
 
vérité du dogme, qui sera défini le 1er novembre 1950. En embrassant la main des enfants, et en y laissant une 
 
trace sensible de son baiser, la Sainte Vierge a voulu faire comme Jésus, son Fils, avec Thomas l?incrédule : 
 
 
Donne ta main et mets-la dans mon côté    
 
 
[   ] Pour nous convaincre, la Sainte Vierge est redescendue du Ciel, avec son corps, elle a pris la main des 
 
enfants, avec sa main à Elle ! et y a déposé un baiser avec sa bouche    « Je sentais la chaleur, la tiédeur des 
 
lèvres de la Sainte Vierge, témoignera Jacqueline. C?était une totale et vraie présence. » [   ] 
 
 
LA DAME EST REVENUE ET NOUS REGARDE. 
 
 
Lorsque les enfants arrivent à l?école, la s”ur directrice demande aux petites d?où elles viennent : 
 
« Nous venons de l?église, répond Jacqueline, vous nous avez dit que nous aurions dû y rester. 
 
« C?est bien, et qu?avez-vous vu ? » 
 
 
Les fillettes relatent ce qu?elles ont vu et rapportent les paroles de la Dame. Plus troublée qu?elle ne veut le 
 
paraître, s”ur Saint-Léon demande à 16 heures à Jacqueline et à Nicole de lui raconter, séparément et par 
 
écrit, ce qu?elles ont vu et entendu lors des deux apparitions au début de l?après-midi. Les deux copies 
 
relatent les mêmes choses, avec les mêmes détails. 
 
 
Au soir du 8 décembre à 17 heures, un salut du Saint-Sacrement, précédé du chapelet, est donné dans l?église 
 
Saint-Gilles. Seule Jacqueline est présente. Pendant la cinquième dizaine, l?enfant manifeste une inquiétude 
 
évidente, tournant la tête à droite, à gauche, semblant chercher quelqu?un. 
 
 
Enfin, quoique cela soit défendu, elle retourne la tête et, de ses yeux suppliants, fixe ceux de s”ur Saint-Léon 
 
de la Croix comme pour demander quelque chose. La s”ur lui fait signe de se retourner vers l?autel. 
 
Jacqueline obéit aussitôt. C?est d?ailleurs le début du Salut, et la belle Dame, car c?est elle ! disparaît alors, 
 
s?effaçant au moment où le curé apporte le Saint-Sacrement sur l?autel de la Sainte Vierge. 
 
 
Après la bénédiction, lorsque le curé rapporte le bon Dieu au maître-autel et qu?on entonne le chant : 
 
 
"O MARIE ! CONÇUE SANS PÉCHÉ, PRIEZ POUR LA FRANCE", 
 
 
la Dame et l?ange réapparaissent dans la lumière. S”ur Saint-Léon, après avoir congédié les autres enfants, 
 
s?approche de Jacqueline qui lui dit : 
 
 
« Chère s”ur, la Dame est revenue, elle est là, elle nous regarde ; que faut-il faire ? 
 
 
- Mais, où est-elle ? demande la s”ur décontenancée. 
 
- Voyons, vous la voyez bien, chère s”ur, elle est là. » La s”ur conseille alors à Jacqueline de réciter avec elle 
 
 
son chapelet et s?agenouille près d?elle. 
 
 
« Alors je puis dire que c?est la seule fois où j?ai vu la Sainte Vierge tant sourire, racontera Jacqueline. 
 
 
Devant la chère s”ur qui avait peur, mais qui avait peur ! elle souriait. » 
 
 
Lorsque la dizaine est terminée, Jacqueline dit : 
 
 
 
- Ouf ! » fait la s”ur Saint-Léon, qui s?empresse d?aller tout raconter au curé. 
 
 
Le fait que la Dame ait disparu juste au moment où le Saint-Sacrement était apporté dans sa chapelle frappa le 
 
 
« Ce soir, monsieur le Curé commença à être touché, racontera Jacqueline. Il fut frappé par le fait que la 
 
Sainte Vierge avait disparu au moment où il avait apporté le Saint-Sacrement. La Sainte Vierge s?était 
 
effacée pour laisser la place à son Fils. Il se disait : "Une enfant ne peut pas inventer cela." » (cité par le Père 
 
 
Marie-Réginald Vernet, L?Île-Bouchard, la Vierge et ses apparitions, 1992, p. 154) 
 
Le curé Ségelle était de la race des Des Genettes, Peyramale et Guérin, images vivantes du juste Joseph dans 
 
leur paroisse, alliant un c”ur plein de dévotion à une prudence éclairée, dans un grand esprit de soumission 
 
 
Nommé à L?Île-Bouchard le 8 décembre 1921, il y avait développé une ardente dévotion eucharistique et 
 
mariale, source d?”uvres multiples, qui faisaient dire aux missionnaires de passage « n?avoir pas vu ailleurs 
 
 
Le 15 juin 1944, il organisait le "grand retour" de Notre-Dame de Boulogne dans sa paroisse, précédé d?un 
 
triduum de supplications, qu?il concluait par ces mots : 
 
 
« Puisse la France recevoir bientôt le fruit des prières et des sacrifices accomplis dans les deux 
 
paroisses. Dieu seul peut la sauver    Notre-Dame obtiendra ce salut. » 
 
 
L?année 1947 fut marquée par une fervente mission pascale prêchée par les montfortains, dont les fruits se 
 
firent sentir jusqu?en automne, pendant le mois du Rosaire, où les fidèles se pressèrent chaque jour nombreux 
 
dans l?église. Bref, on priait déjà beaucoup à L?Île-Bouchard, comme à Pontmain, quand la Sainte Vierge y 
 
apparut pour  exhorter ses enfants à prier davantage. 
 
 
POUR LA FRANCE EN GRAND DANGER 
 
 
Le mardi 9 décembre 1947, les quatre fillettes essuient les rebuffades des grandes personnes auxquelles elles 
 
 
 
« Que me racontes-tu là ?    
 
 
 
 
- Cesse de me raconter de telles histoires ! » 
 
 
« Croyez-y pas si vous voulez, moi z?ai vu, z?y crois », répond invariablement Jeannette Aubry. Sa mère, 
 
pourtant, lui interdira ce jour-là d?aller à l?église après la classe, pour voir la Dame : 
 
« Je te le défends ! C?est pas la Sainte Vierge que tu vois, c?est le diable. Si tu retournes à l?église  à 5 
 
heures, la belle Dame, comme tu dis, t?emmènera et tu ne me verras plus. » 
 
 
Comme à Fatima ! où le curé disait que c?était peut-être le diable ! 
 
 
A 1 heure de l?après-midi, les voyantes se placent, comme la veille, devant l?autel de la Sainte Vierge, et 
 
commencent le chapelet. Bientôt la lumière apparaît, « un globe de lumière » s?ouvre et un rideau argenté se 
 
déploie, couvrant la moitié du vitrail de gauche et la moitié de l?autel de Notre-Dame des Victoires. Sur ce 
 
fond de rideau se détache une grotte et, dans cette grotte, la Dame. À quelque distance, sous une voûte de 
 
rocher, l?Ange, à gauche de la Dame, cette fois. 
 
Sous les pieds de la Dame, l?invocation de la veille : 
 
 
"Ô MARIE CONÇUE SANS PÉCHÉ   " a été remplacée par ces mots : 
 
"JE SUIS L?IMMACULÉE CONCEPTION". 
 
 
Des lettres brillantes, en partie cachées par les mains de la Dame, apparaissent sur sa poitrine : MA     CAT. 
 
Les voyantes sont seules dans l?église. Trois amies les attendent dehors. Jacqueline a promis de demander à 
 
la Dame si elles pouvaient entrer. Elle le fait. 
 
 
« Oui, répond la Dame, mais elles ne me verront pas. » 
 
 
Jacqueline s?empresse d?aller le dire à ses amies. Une femme du village, madame Trinson, survenue sur les 
 
entrefaites, se joint aux enfants et pénètre  avec elles dans l?église. 
 
 
Dès le retour de Jacqueline, la Dame levant sa main droite à la hauteur de sa joue, fait signe de l?index 
 
d?approcher. Quand les quatre fillettes sont près d?elle, elle les invite à s?approcher d?elle : 
 
 
« Embrassez la croix de mon chapelet. » 
 
 
Jacqueline et Nicole, en se haussant sur la pointe des pieds, parviennent à atteindre le crucifix que la Dame 
 
tient dans sa main, mais Laura et Jeannette, trop petites, doivent être soulevées à bout de bras par Jacqueline. 
 
 
Ce que celle-ci fait sans aucun effort. 
 
 
Lorsqu?elles ont, toutes les quatre, baisé le crucifix d?or, elles font très, très lentement, le signe de Croix, à 
 
l?imitation de Celle qui vient de les unir d?une manière si simple mais très intime à sa compassion. 
 
« Qu?il est impressionnant ce signe de la  croix ! » diront-elles. 
 
 
Puis la Dame, devenue subitement toute triste, dit : 
 
 
« Je vais vous dire un secret que vous pourrez redire dans trois jours : 
 
Priez pour la France qui, ces jours-ci, est en grand danger. » 
 
 
 
C?est bien « pour la France » qu?il faut prier, n?en déplaise à nos théologiens modernes : 
 
 
« On est aujourd?hui quelque peu gêné par cet aspect du message. Dans la pastorale actuelle, inviter les 
 
fidèles à prier pour la France expose à l?incompréhension et peut provoquer même une certaine irritation (!). 
 
On accepte mieux de prier pour l?Europe  qui se construit et surtout pour l?humanité entière. » (P. de La 
 
Soujeole, colloque Mémoire et espérance, 2004, p. 293) 
 
 
Non ! Ce n?est pas « pour l?Europe », dont le projet germait déjà dans les cervelles fumeuses de certains 
 
démocrates chrétiens comme Schuman ou Bidault, au seul bénéfice de la grande finance internationale, ni 
 
pour l?humanité tout entière, mais « pour la France », la seule France ! 
 
 
que la Sainte Vierge est venue demander de prier à L?Île-Bouchard. 
 
 
À la rue du Bac déjà, le globe représentait : 
 
 
« la France en particulier ». 
 
 
 
« Allez dire à monsieur le Curé de venir à 2 heures, d?amener les enfants et la foule pour prier. » 
 
 
Jacqueline se retourne alors vers madame Trinson, et les trois amies, et leur dit :
 
« La Sainte Vierge demande la foule. Où donc la prendre ? » 
 
 
Madame Trinson, très émue, lui répond : 
 
 
? Ne te tourmente pas, ces petites et moi la commençons. »