« Nos iniquités ont forcé le Seigneur à nous envoyer ce fléau vengeur ... »
L'Espagne punie du même châtiment l'avait mérité par les mêmes crimes. « Il (le roi Witiza) entraîna dans ses
débordements une partie du clergé. Sindered, archevêque de Tolède, indigne successeur du noble et courageux
Gonderic, alla jusqu'à persécuter les prêtres fidèles à leur devoir. Witiza leur défendit les appels à Rome,
abolit les lois pontificales et permit aux prêtres le concubinage... Les moeurs et la vertu déclinaient à vue
Si l'Espagne n'avait été habitée que par les populations molles et corrompues du Sud de la péninsule, elle eût
peut-être subi complètement le sort de l'Afrique.
Leur faiblesse en face de l'Islam a été on ne peut plus scandaleuse. Au dire de Fleury, elles auraient en masse
accepté la circoncision, et nous savons que l'intrépide envoyé de l'empereur Othon à Abdérame, vers le milieu
du X° siècle a reproché au clergé de Cordoue cette criminelle condescendance (FLEURY, Hist. eccl., XII, p.
Vers le milieu du XII siècle, le culte de Jésus-Christ et la série des pasteurs avaient cessé dans les royaumes
de Cordoue, de Séville, de Valence et de Grenade.
En 1313, les Juifs étaient les seuls hommes du Livre qu'Ahou'l Waled, roi de Grenade, pouvait persécuter ou
tolérer (Biblioth. Arabo-hispana, II, p. 288), et lorsque, au XV° siècle, Séville fut reprise par Ferdinand le
Catholique, on n'y trouva, comme chrétiens, que les captifs. Psct, Crit., IV, A. C. 1149; Cfr. GIBBON, l. C.,
Mais par bonheur pour elle, les montagnards du Nord étaient des hommes et même des héros. C'est à eux que
l'Espagne a dû son salut. L'Afrique n'a pas eu cette réserve, et elle a péri !
Sans doute, le sang de tant de martyrs et de tant de victimes innocentes criait miséricorde, mais peut-on dire
avec un de nos chroniqueurs parlant de la ville de Jérusalem assiégée et prise par Saladin le 3 octobre 1187 :
Notre sire Jésus-Christ ne les voulait ouïr, car la luxure et l'impureté qui en la cité estaient, ne laissaient
monter ni oraison ni prière devant Dieu ! »
Heraclius, le dernier patriarche de Jérusalem, scandalisait alors cette malheureuse ville en affichant aux yeux
de tous, ses honteux débordements: ROHRLACHFR, Hist. de /'Eglise, XVI, p. 438.
Après avoir été châtiée pendant un siècle par les persécutions vandales, l'Afrique du V° siècle, Dieu avait fait
luire des jours meilleurs sous le régime byzantin.
Au lieu de profiter de la terrible leçon qu'elle avait reçue, l'Afrique était revenue à son vomissement. Il suffit
de lire la correspondance de St Grégoire le Grand pour constater jusqu'à quel point était tombée la discipline
ecclésiastique. Trop souvent ses lettres ont pour objet la désobéissance du clergé et des moines, la simonie des
évêques, leur corruption. Voici comment le concile in Trullo dénonce cette dernière :
(Hoc quoque ad nostam cognitionem pervenit quod in A frica etLibya, et alis locis, quidam ex illis qui illic
sunt religiosissimi Praesules cum propriis uxoribus, etiam postquam ad eos processit ordinatio, una habitare
non recusant; ex eo populis offendiculum et scandalum offerentes)
Si quelques évêques agissaient ainsi à l'égard d'une de leurs obligations les plus sacrées, on devine comment
la morale devait être appliquée par les simples prêtres et le peuple, témoin de ces excès.
Le clergé africain était tellement convaincu de manichéisme que le pape Grégoire II défend à un évêque
de Thuringe d'ordonner qui que ce soit parmi ceux que l'invasion arabe avait jetés jusqu'en Germanie
L'auteur du Kitab el Adouani nous parle de coutumes infâmes répandues dans les populations autrefois
chrétiennes du Souf à Djelalna, Septi, du Djérid à Nefta et au Sud de l'Aurès, à Ferkane chez les Klab etc.
Les Amamra qui habitaient à l'époque romaine, comme aujourd'hui, le Nord de l'Aurès, étaient autrefois
chrétiens (Certains tatouages pratiqués chez les Oulad Yacoub semblent représenter la croix grecque) Or, on
voyait encore chez eux, en 1725, les coutumes que le Kitab et Adouani signale dans le Djérid, à Nefta.
La tribu des Ketama qui, à l'époque arabe, occupait tout le territoire de la Petite Kabylie jusqu'à l'Aurès et qui,
sans être complètement chrétienne comptait dans son sein un certain nombre de fidèles, avait des moeurs non
« Ils n'ont pas honte, dit Edrisi, de prostituer leurs enfants mâles aux hôtes qui viennent les visiter, et,
loin de rougir de cette coutume, ils croiraient manquer à leur devoir s'ils négligeaient de s'y conformer »
« Cette détestable coutume, ajoute Ibn Haukal, fut vivement combattue par Abou Abd Allah, le missionnaire
fatimite, qui eut recours à des moyens extrêmes pour l'abolir, mais elle résista à tous ses efforts. »
De cette tribu, ces moeurs se répandirent dans une grande partie de l'Afrique.
« La plupart des Berbères, dit Ibn Haukal qui habitent le Magreb, depuis Sidjilmassa jusqu'à Sous, Aghtmat et
Fez, de là aux environs de Tehert, Msila, Tobna, Bagaï, Aguerbal, Azfoun (Azzeffoun ?) et les dépendances
de Bône accueillent les voyageurs.
PP. 69, 75. - El Bekri (p. 233 de la trad.) parle d'une coutume un peu semblable établie chez les Ghomara,
tribu qui habitait les environs de Ceuta, avait été gouvernée par le comte Julien, et avait dû être en partie
Le même auteur parle aussi, p. 46, d'un manque général de pudeur des habitants de Gabès, l'antique
Quand de telles plaies et de plus graves encore, car lbn Haukal fait allusion à certains faits assez
communs que de Slane n'a pas osé traduire même en latin, rongent un peuple, celui-ci n'a plus qu'à
disparaître. De fait, à l'époque où écrivait Edrisi (1154)
«de la tribu des Ketama, jadis très nombreuse il ne restait plus qu'environ 4000 individus. »(1)
Dieu, de son côté, a cru préférable, pour sa gloire, de ne plus avoir d'Eglise en Afrique plutôt que d'en
avoir une, rongée intérieurement par les plaies dont nous venons de parler. Aussi en a-t-il balayé les
malheureux restes qui ont disparu en quelques années « sans laisser même de traces où l'on pût
retrouver le nom de ses derniers fidèles. »(2) Et nunc, erudimini!
1 Edrisi, 1. c. Il est vrai qu'un grand nombre parmi eux, avaient émigré au X° siècle, pour aller installer les
2 CAHIER, Souvenirs le l'ancienne Eglise d?Afrique, p. 255.
Souvenez-vous de SODOME ET GOMORRHE!
Souvenez-vous du DELUGE. St Pierre rappelait qu'au moment du déluge, les gens chantaient, dansaient, etc
mais oubliaient leurs devoirs envers Dieu.
Suivons JESUS-CHRIST, vrai Dieu et vrai homme qui seul, peut nous donner la force et la volonté de résister
à la concupiscence de la chair. C'est dans le sacrement de pénitence et ensuite dans l'Eucharistie que nous
pourrons triompher de la "chair"
C'est le souhait que je formule, pour vous, lecteur inconnu, mais connu de Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit.
DEO GRATIAS