CONSEIL DES EX-MUSULMANS DE FRANCE

CONSEIL  DES  EX-MUSULMANS  DE  FRANCE  

 

CONSEIL DES EX-MUSULMANS DE FRANCE 

 

Interview exclusive de Waleed Al Husseini, fondateur du Conseil des ex-musulmans de France 

 

Waleed Al-Husseini est un exilé palestinien et blogueur qui fut arrêté, torturé, emprisonné pendant dix mois et 

accusé, entre autres, d'offense au sentiment religieux. Il est le fondateur du Conseil des Ex-Musulmans de 

France (CEMF) dont le lancement officiel vient d'avoir lieu le 6 juillet 2013. Il nous a accordé sa première 

interview depuis la création du CEMF. 

 

Enquête & Débat : Vous venez de lancer un Conseil des ex-musulmans de France, pourquoi maintenant et 

pourquoi en France ? 

 

Waleed Al-Husseini : Comme je l'ai expliqué lors de mon intervention à la conférence de presse que nous 

avons tenue le 6 juillet à Paris, la constitution du CEMF répond à un besoin existant : faire entendre la voix 

des ex-musulmans en France, les doter d'une organisation qui sera capable de les présenter, les défendre et les 

faire sortir de l'isolement qu'on leur impose. 

 

Les ex-musulmans où ils sont, ne se sentent pas en sécurité, ont souvent peur de s'exprimer, et ne vivent pas 

sereinement leur athéisme. En France, pays des droits, nous ne pouvons pas accepter que cela perdure. 

 

E&D : Quelle est votre revendication principale ? 

 

WAH : Au sein du CEMF, nous considérons que les instances représentatives des musulmans en France ne 

nous représentent pas. 

Nous voulons faire du CEMF le représentant de tous ceux qui se reconnaissent dans notre déclaration initiale ; 

les ex-musulmans en France et ailleurs ont le droit de vivre librement leur athéisme et on se doit de leur 

garantir la protection nécessaire pour cela. 

 

E&D : Un Conseil des ex-musulmans existe déjà en Allemagne et en Angleterre, quels sont vos rapports avec 

eux ? Êtes-vous une de leurs filiales ? 

 

WAH : Nous travaillons en étroite collaboration avec eux, mais chaque organisation est indépendante de 

l'autre et dispose de son programme d'action. 

Nous sommes conscients aussi des spécificités de chaque pays et que chaque organisation devrait faire face 

aux difficultés et aux problèmes rencontrés sur place. 

 

E&D : Comment votre lancement s'est-il passé ? Une vidéo sera-t-elle bientôt disponible ? 

 

WAH : Notre conférence de presse était un grand succès, le débat était très constructif ; sur notre page 

facebook des vidéos et photos sont disponibles*. 

 

E&D : Une des responsables du Conseil des ex-musulmans de Grande-Bretagne, présente au lancement, a 

parlé de problème avec Riposte laïque. Pouvez-vous nous en dire plus ? 

 

WAH : Au sein du CEMF, nous sommes clairs et nos objectifs sont bien définis, nous refusons toute 

amalgame et ce que nous avons tenu à préciser lors de notre conférence de presse et ce que aussi Madame 

NAMAZIE, porte parole d'ex-musulmans en Angleterre a essayé d'éclaircir. Nous sommes issus des familles 

musulmanes, nous avons des amis musulmans et nous n'accepterons pas qu'ils soient la cible de quelconque 

attaque raciste. Le CEMF est indépendant. 

 

E&D : La gauche et la droite en France protègent l'islam, mais ne protègent pas les apostats de l'islam. 

Êtes-vous d'accord avec ce constat ? 

 

WAH : En France, les ex-musulmans ne sont pas représentés et ne participent pas aux dialogues nationaux et 

sont absents  des débats sur les libertés et ils vivent en silence. En créant le CEMF, nous aurons l'occasion de 

porter les revendications des ex-musulmans au plus haut niveau et sensibiliser la classe politique à cela. 

 

E&D : En 1999, le ministre de l'Intérieur Jean-Pierre Chevènement (de gauche), le 1er ministre Lionel Jospin 

(de gauche) et le Président de la République Jacques Chirac (de droite) se sont couchés devant les instances 

musulmanes de France qui ont refusé de considérer l'apostasie comme libre, et n'entraînant pas la peine de 

mort. Cette décision leur a été imposée par le Conseil Européen de la Fatwa et de la Recherche, dirigée par 

Yussuf Al-Qaradawi. Demandez-vous que le gouvernement revienne sur cette lâcheté qui fait que la liberté de 

conscience n'existe pas en France pour les musulmans aujourd'hui ? 

 

WAH : Nous ne comprenons pas et ne comprendrons jamais, pourquoi un musulman n'aurait pas le droit de 

quitter l'islam et que le prix à payer pour une telle décision c'est sa propre vie. Nous dénonçons ce 

silence-consentement quant à cette FATWA et de Nous exigerons une position ferme et déclarée de la France. 

La France doit garantir la liberté de conscience pour les musulmans et les instances représentatives 

musulmanes se doivent de respecter le droit à la vie et de rejeter en bloc ces FATWA privant toute personne 

quittant l'islam de son droit à la vie. De nombreuse personnes vivant en France nous on fait part de leur 

craintes d'avouer leur athéisme et nous n'hésiterons pas à faire appel à la justice pour garantir à toutes et à 

tous, comme à tous les citoyens français, la liberté de conscience. 

 

E&D : En France pour le moment des ex-musulmans ont-ils été tués parce qu'il avait apostasié l'islam ? 

 

WAH : En France, pas à notre connaissance mais dans d'autres pays oui. 

 

E&D : Comme il est très dangereux de se dire apostat de l'islam, comment allez-vous faire pour communiquer 

pour votre cause dans les médias ? 

 

WAH : Nous sommes conscients du danger en se déclarant ainsi, mais nous voulons faire entendre notre voix 

et si nous ne le faisons pas nous vivrons cachés. Nous communiquons avec les médias et nous continuerons à 

le faire d'une façon normale et ne n'accordons pas trop d'importance aux dangers que nous courons. La France 

est un pays libre et l'État Français nous assurera la protection nécessaire. 

 

E&D : En attendant qu'il revienne sur sa lâcheté de 1999, demandez-vous au gouvernement français qu'il 

apporte une protection policière aux apostats de l'islam quand ils reçoivent des menaces de mort ? 

 

Tout à fait, c'est ce que nous avons demandé et nous le demanderons, pas seulement contre les menaces de 

mort mais contre toute intimidation, harcèlement ou incitation ou appel au meurtre dont nous pouvons êtres 

victimes en tant d'ex-musulmans. Nous n'accepterons pas qu'on nous impose le silence et nous sommes 

déterminés à défendre notre cause. 

 

*Vidéos disponibles : Waleed Al Husseini ? Elias Ben Amer ? Atica Samrah ? Caroline Fourest ? Maryam 

Namazie ? Soad Baba Aïssa ? Safia Lebdi ? Marieme Helie Lucas ? Reza Moradi ? Nadia El Fani. 

 

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