LA MICHELADE (2)

LA  MICHELADE  (2)  

 

LES SAINT BARTHÉLEMY CALVINISTES 

 

CHAPITRE PREMIER 

LES TROUBLES DE GAILLAC EN ALBIGEOIS 

 

Nous avons vu le maitre à l'œuvre. La longue liste des victimes que j'ai fait passer sous les yeux du lecteur a 

prouvé que Calvin n'avait pas connu le premier mot de la tolérance, et que, despote impitoyable, c'était par le 

fer et le feu, qu'il avait imposé sa doctrine à Genève. 

 

Les disciples seront dignes du maitre. Il sera intéressant d'étudier les origines du protestantisme, non pas 

d'après les historiens modernes, mais d'après les documents transmis par les contemporains. 

 

Partout où pénétra le protestantisme, il fut intolérant et sema des haines violentes. 

 

Destructeurs des églises, massacreurs des prêtres, violateurs des tombeaux, provocateurs, insulteurs des 

croyances catholiques, tels furent les huguenots, qui s'étonnèrent ensuite d'avoir attiré sur leur tête tant de 

représailles, et de trouver enfin sur leurs pas la justice populaire terrible et impitoyable. 

 

Les mémoires de Mathieu Blouyn nous permettront de revivre avec lui quelques années des siècles passés. 

Nous y verrons les vexations dont sont victimes les catholiques, les moyens qu'employèrent les huguenots 

pour se faire des partisans, et comment, après avoir provoqué les catholiques, ils furent victimes à leur tour. 

 

Avant de rapporter, en témoin oculaire, les scènes qui ensanglantèrent la ville de Gaillac en Albigeois, l'auteur 

rapporte deux ou trois faits que je tiens à mettre sous les yeux du lecteur. 

 

A Montauban « on fit des actes d'indignités plus que barbares ». Un prêtre fut éventré vif et ses entrailles 

vendues au marché. 

 

A Bressols, un prêtre célébrait la messe, « les huguenots le tirent de l'autel, et, ainsi revêtu de ses ornements 

sacerdotaux, portant entre ses mains le Saint- Sacrement de l'Eucharistie, fut, amené et conduit au dit 

Montauban, monté sur un âne, la face tournée vers la queue, battu et maltraité par les rues, et enfin le 

Saint-Sacrement foulé aux pieds ». 

 

Rabastens fut pris par les huguenots, plusieurs Cordeliers tués, les autres bannis. Sous la conduite de François 

Delerm, les églises furent pillées. 

 

Ce même Delerm s'empara du serviteur d'un chanoine d'Albi, qui fut trouvé porteur de lettres de l'abbé de 

Beaulieu pour le cardinal de Guise. 

 

Delerm fouilla le domestique, et, pour savoir s'il ne portait pas d'autres lettres, le fit mettre à la question. 

 

Or, voici le supplice qu'il inventa. 

 

Il le fit descendre à jeun dans une grotte, d'où il le tira bien tard sur le soir; il le fit dépouiller de tout vêtement, 

et étendre tout nu sur un banc, lié, garrotté et exposé ainsi devant un grand feu. 

 

« II fut flambé trois fois dans l'espace de deux heures, avec du lard distillant d'une palefer bien chaude et 

ardente, sans aucune pitié et compassion, bien que par ses cris, il témoignât souffrir une grande douleur. » Il 

fut alors descendu de nouveau dans la grotte «  sans le panser jusqu'au lendemain qu'on le laissa aller à sa 

liberté, faible et couvert d'ulcères ». Il arriva « avec grande douleur et - peine jusque devant son maître - criant 

toujours qu'il brûlait, et, étant mort, il fut trouvé blessé de quatre cent sept gouttes dudit lard fondu, brûlé, 

dûment vérifiées, outre celles qui étaient les unes sur les autres. » 

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