PREDESTINATION (2)

 

MEKTOUB 

 

                Mektoub, « c'était écrit » dit le  musulman devant une épreuve ou une souffrance qui l'atteint ou 

l'accable. Or, dans la réalité d'un authentique christianisme, les épreuves et les souffrances de la vie sont une 

grâce, moyen privilégié de l'adhésion amoureuse de l'âme à la volonté de Dieu. « La croix est l'échelle du 

Ciel » disait le saint curé d'Ars. Dans l'Islam, il en est tout autrement : on subit, sans avoir à en comprendre 

le sens, ce que la toute-puissance d'Allah impose dans la vie présente. 

 

                Nous relevons dans les Rubbâiyat (sonnets) d'Omar Khayyam, poète persan mort en 1123, un 

quatrain, intitulé précisément Mektoub, qui exprime bien ce qu   est le fatalisme, dont le point ultime 

d'aboutissement est, en fait, la disparition de la liberté intérieure, et donc de toute responsabilité morale. 

C'est en réalité une atteinte blasphématoire à la Justice divine     et en outre, pour un chrétien, à la 

Miséricorde de Dieu. Il y a, en un certain sens, un rapport étrange (mais au premier abord seulement, car 

l'Inspirateur : le Maudit, est le même dans les deux cas) entre le fatalisme islamique et la thèse hérétique 

atroce soutenue par Calvin (1536), du salut éternel réservé par Dieu à quelques élus prédestinés, et de la 

damnation éternelle pour tous les autres, quelles que soient les oeuvres accomplies pendant leur vie par les uns 

et les autres. 

 

                Voici le texte du sonnet d'Omar Khayyam : 

                « Dès qu'au cheval des cieux, Dieu permit le départ, 

                après l'avoir sellé de tant d'astres épars, 

                Il fixa d'un seul coup toutes les destinées. 

 

                Où donc est mon péché, si telle était ma part. ? » 

 

Réponse du christianisme : Dieu est juste  parce qu'il est AMOUR. 

 

« Dieu veut que tous les hommes soient sauvés. »  1 Timothée. 2, 4 

 

               C'est tout un plan d'amour qui gouverne le monde ; il ne s'y produit rien au hasard. Tout est 

conduit par une main sûre ; non par un fatalisme aveugle, mais par une clairvoyance de toutes choses et par 

une bonté immense à laquelle l'homme doit répondre en conformant ses actions et ses pensées à la volonté 

divine. L'âme est responsable du bien qu'elle possède, en ce sens que son coeur sous le souffle de l'Amour, 

s'est ouvert volontairement et spontanément à la vérité qui le pressait. 

 

                L'âme qui ne possède pas ce bien précieux en elle, est responsable de sa perte, pace qu'elle refuse 

d'entendre la voix suppliante de l'Amour ; et l'Amour en elle se tait, débordé qu   il est par les voix 

séduisantes du vice et de la corruption qui asservissent l'être qu'Il a créé pour aimer, et qui, par sa faute, ne 

sait être qu'infidèle et ingrat. (Michel Servant : Veillez et priez.) 

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