LA FRANCE ET LE SACRE-COEUR (1)
http://trinite.1.free.fr/loublande/sacre_coeur_claire_ferchaud.htm
LA .FRANCE ET LE SACRÉ-CŒUR
À Louis XIV, Poincaré et Consorts…
À la suite de la mort survenue à Loublande, le 29 janvier 1972, de Claire FERCHAUD (Sœur Claire de Jésus Crucifié), la presse a reproduit le texte de la lettre qu’elle adressait le 7 mai 1917 à 14 généraux d’armée (Cf. “Défense du Foyer” n° 131, p. 85).
En 1917, la France, trahie de l’intérieur, était au bord de la défaite et de la révolution(2). Dans toutes les églises et chapelles, matin et soir, les catholiques priaient, récitaient le rosaire, imploraient le Sacré-Cœur. Par millions, au front comme à l’arrière, civils et militaires, femmes et enfants portaient sur la poitrine la cocarde tricolore avec l’insigne du Sacré-Cœur selon la demande faite par Notre-Seigneur à sainte Marguerite-Marie le 17 juin 1689 et renouvelée en 1917 à sa jeune messagère Claire Ferchaud.
Celle-ci, le 1er janvier 1917 adressait au Président de la République, Raymond Poincaré, une lettre lui faisant part du message qui, sur l’ordre de Dieu, devait lui être transmis(3). Des détails intimes, connus seulement du Président accréditaient le caractère divin de l’avertissement.
Ce message peut se résumer en une double demande :
1) La conversion du Président de la République.
2) L’apposition du Sacré-Cœur sur le drapeau national.
Cette lettre fut remise au Président le 16 janvier 1917. En voici le texte :
Monsieur le Président,
Une humble fille du Poitou vient de recevoir du Ciel une mission qui fait frémir sa nature bien timide, mais qui, en but du salut de notre cher pays, ne peut reculer devant aucun sacrifice. J’ai donc l’honneur de m’adresser au chef premier de la nation française. C’est à vous, Monsieur le Président, que Dieu m’envoie. Le mot Dieu doit vous rappeler quelques souvenirs de notre sainte religion. Ce Dieu qui est chassé de notre pauvre France par la Franc-Maçonnerie, persécuté de toutes façons, est cependant jaloux de posséder ce pays qui est appelé la Fille ainée de l’Église.
Monsieur, veuillez s’il vous plaît me prêter votre attention. Ce que j’ai à vous dire n’est pas invention de ma part. La chose est grave pour vous d’abord, ensuite pour l’avenir de la France. C’est de la bouche divine du Dieu du Ciel que j’ai reçu l’ordre de vous transmettre le désir exprès de Jésus. Que la Très Sainte Vierge Marie vous assiste. Que Dieu vous donne sa lumière, Monsieur. De vous dépend le salut ou la mort de notre pays.
Vous aurez le salut d’abord, si vous renoncez à cette vie de luttes contre la religion. Vous êtes le chef, vous avez en main la clef du Gouvernement. Il vous appartient donc d’aller dans le droit chemin qui est la civilisation chrétienne, source de toute morale. Vous devez montrer le bon exemple en combattant contre la Franc-Maçonnerie.
La guerre est un châtiment du Ciel. Dieu n’a plus place en France. Lui seul est le Souverain Maître de tout ce qui existe. Un jour viendra où Il fera éclater sa puissance et tous ces préjugés de ces savants de l’heure actuelle tomberont en cendres comme un feu de paille. Officiellement, vous devez donc adorer le Seigneur votre Dieu, vous le reconnaîtrez sans lâcheté, sans respect humain.
En second lieu, et c’est là le but de ma mission, Jésus veut sauver la France et les Alliés, et c’est par vous, Monsieur le Président, que le Ciel veut agir, si vous êtes docile à la voix divine.
Il y a des siècles déjà, le Sacré-Cœur avait dit à sainte Marguerite-Marie : « Je désire que mon Cœur soit peint sur le drapeau national, et Je les rendrai victorieux de tous leurs ennemis ». Dieu semble avoir dit ces paroles pour nos temps actuels. L’heure est arrivée où son Cœur doit régner malgré tous les obstacles. Ce Cœur Sacré, j’ai eu la grâce d’en contempler la face adorable. Jésus m’a montré son Cœur broyé par l’infidélité des hommes. Une large plaie divise son Cœur. Et de cette plaie profonde, Jésus m’a dit : « C’est la France qui me l’a faite ». Cependant, malgré les coups dont le Cœur de Jésus est martyrisé, il s’avance vers vous, M. le Président, en offrant sa miséricorde. À plusieurs reprises différentes, entre autres le 28 du mois de novembre 1916, Jésus, dans une lumière spéciale, me fit voir M. le Président, l’âme fortement travaillée par la grâce d’abord à demi écoutant Dieu et votre conscience. Il m’a semblé voir Dieu vous adressant ces paroles « Raymond, Raymond, pourquoi me persécutes-tu ? » À cette voix, vous avez tressailli ; puis la grâce étant plus forte que vos passions, vous êtes tombé à genoux, l’âme angoissée et vous avez dit : « Seigneur, que voulez-vous que je fasse ?... »
Plusieurs fois, pendant l’auguste mystère de la sainte Messe, Jésus aspergea votre personne de son sang divin, signe de la miséricorde que son Cœur vous offre. Monsieur, voici les paroles sacrées que j’ai entendues de la bouche même de Notre-Seigneur : « Va dire au chef qui gouverne la France de se rendre à la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre avec les rois des nations alliées. Là, solennellement, les drapeaux de chaque nation seront bénits, puis le Président devra épingler l’image de mon Cœur sur chacun des étendards présents. Ensuite, M. Poincaré et tous les rois alliés à la tête de leur pays, ordonneront officiellement que le Sacré-Cœur soit peint sur tous les drapeaux de chaque régiment français et allié. Tous les soldats devront être recouverts de cet insigne de salut ». D’accord, ensemble, la France et les alliés, le même jour, à la même heure, s’élanceront à l’assaut, munis de leurs insignes. L’ennemi prendra la fuite et ils seront repoussés au-delà de la frontière avec de grosses pertes. En peu de jours le Sacré-Cœur nous rendra victorieux. La France et les alliés ne seront vainqueurs que par le Sacré-Cœur. La paix signée solennellement, la France et les pays alliés reconnaissants viendront, sous la présidence en tête de M. Poincaré et tous les rois alliés, consacrer à Montmartre la France et les autres nations au divin Cœur de Jésus. Une consécration sera faite à Marie Immaculée, Mère de Dieu, et on devra faire vœu d’ériger un temple national en son honneur.
Voici les ordres de Dieu. Si vous refusez d’accomplir les lois divines, dans peu de temps vous serez renversé de votre place. De grands malheurs vous menacent. La France et son chef sera écrasée. Le feu du Ciel est annoncé pour la réduire en cendres. Ce serait déjà fait, Monsieur. Je rappelle à votre souvenir votre pieuse mère, décédée il y a quelques années. Sans elle, oui, vous seriez maintenant couché dans la tombe, et hélas ! votre âme, où serait-elle ? - Je l’ai vue dans les gloires du Ciel, parmi les saintes de Dieu, se distinguant par sa tristesse profonde. Pendant cette vision, elle pleurait, Jésus pleurait aussi, mais ses larmes étaient de sang. Votre mère suppliait Dieu de vous faire grâce encore ; alors, à sa demande, Jésus lui donna un délai. Le sang de Jésus et les larmes de votre mère se mêlèrent, et, mystiquement, se répandirent sur vous. Puis, cette mère que vous avez pleurée me montra son fils, ce cher Raymond, au jour de sa première communion, beau comme les anges du Ciel, embaumé de cette présence du premier baiser de Jésus à son âme. Le Ciel et la terre étaient en fête devant ce spectacle.
Mais hélas avec les années qui se sont succédé, les compagnies fausses et dangereuses ont été l’objet de votre recherche et, par ce chemin, vous êtes devenu ce que vous êtes à l’heure présente. Votre mère pleurait toujours. Elle me donna un regard de supplication et me dit « Va, va sauver mon fils, je suis sa mère ! » Monsieur, ne serez-vous pas touché quand je vous rappelle le souvenir de votre mère ? Votre cœur serait-il d’airain pour ne pas être attendri à la voix suppliante d’une mère qui, même dans la gloire du Ciel, pleure sur son fils égaré !
Monsieur, je vous l’ai dit : « De vous dépend le salut de tous. Vous avez sur vos épaules tout le poids du Gouvernement. N’entendez-vous pas aussi toutes les voix de ces glorieuses victimes tombées au champ d’honneur : ce sang pur de ces prêtres martyrs, tombés aux postes de leur dévouement ? Ah ! les prêtres, n’ont-ils pas été les premiers prêts à se ranger parmi nos soldats, les entraînant à la lutte pour Dieu et pour la France ? - En père que vous devriez être pour vos enfants de France, ne serait-ce pas votre devoir de les soutenir, au lieu de les laisser bafouer et insulter de toutes façons.
Le sang des enfants de France est comme un cri qui s’élève vers vous. Ces voix retentissent plus fortement que le bourdonnement du canon qui gronde sur le front. Ces voix, je les entends vous dire : « Raymond, chef de la nation française, si tu veux obtenir la victoire, reviens à ton Dieu ». Ces paroles ne sont-elles pas plus pénétrantes que la voix des impies qui persécutent la religion ? La main de Dieu est levée ; sa puissance va donner pour une dernière fois, un dernier avertissement du Ciel. Monsieur le Président, vous êtes perdu si vous persistez dans les erreurs qui empoisonnent votre vie. Ah ! je frémis ! Pauvre France ! D’elle, nous n’aurons plus que le souvenir.